Un tramway à Dry !!!

Cette charmante petite bâtisse et pans de bois, en bordurede laD 951, est la dernière gare du Loiret encore existante de la ligne du tramway électrique qui reliait Cléry-St-André, Blois et Amboise.

Le dernier témoignage d'un ancien réseau ferroviaire.

Construite en 1914, la gare de Dry a été abandonnée en 1934, lorsque la ligne, concurrencée par le service des autocars, fut définitivement fermée malgré de multiples protestations.

Cette ligne de tramway qui, dans le Loiret, parcourait 13 km,passant par Saint-Laurent-des-Eaux, Beaugency, Lailly-en-Val et Dry, était entièrement électrique et très en avance sur son époque : la traction se faisait au moyen d'un réseau électrique monophasé à fréquence industrielle.
Ce réseau, qui desservait la rive gauche de la Loire, a rendu de grands services aux habitants qui, jusqu'à son ouverture, étaient encore très enclavés et se trouvaient défavorisés par rapport à ceux de la rive droite où passait la ligne de chemin de fer Paris-Olréans-Tours.

Elle était empruntée par de nombreux voyageurs se rendant à Orléans (la correspondance se faisait à la gare de Cléry avec le tramway à vapeur de Sologne Orléans-Neung-sur-Beuvron.)

Le trafic de marchandises y était aussi important : la petite gare de Dry voyait passer à destination d'Orléans des wagons de bestiaux, de pierres des carrières de Beaugency, de charbon et de bois de Sologne,de vins de Sologne et de Beaugency, de primeurs à destination des conserveries orléanaises.

Cette ancienne gare a abrité l’atelier du céramiste Yoland Cazenove (1914-2009).

En 1953, Yoland Cazenove recherche un endroit pour construire son four de potier à Dry où son épouse Gabrielle, institutrice, vient d’être nommée. Le maire de la commune met à sa disposition le terrain de la petite gare désaffectée.

Autodidacte et manquant de moyens financiers, Yoland CAZENOVE a construit de ses mains,dans la cour de la gare, trois fours pour cuire l'émail très spécifique de ses pièces. Il s'est même fait bûcheron pour alimenter ses fours.
Il a monté en 1965, avec les moyens du bord, un petit moulin à vent destiné à broyer et réduire en poudre les matériaux constituant l'émail (roches et sables).

C’est là qu’il va réaliser l’ensemble de son oeuvre reconnue comme celle de l’un des meilleurs céramistes de notre temps. Des pièces uniques furent exposées dans des lieux aussi divers que le rond point des Champs Elysées et le Musée de Boston aux USA.
À sa mort en 1995, le contenu de son atelier est légué au musée des Beaux-Arts d’Orléans. L'atelier a été entièrement vidé de ces oeuvres en octobre 2020.