Pourquoi Drysien et Drysienne ?

DRY, une dépendance d'Orléans

Pour retrouver les noms les plus anciens de notre commune, il faut explorer successivement les archives de Sainte-Croix d'Orléans puis celles de l'Abbaye de Notre Dame de Beaugency.

Le texte des plus anciens titres de Sainte-Croix n'est pas parvenu jusqu'à nous. L'existence de ces documents primitifs est seulement attestée.

Nous savons qu'antérieurement au règne de Charlemagne, l'église d'Orléans avait été dépouillée de son trésor et de la plus grande partie des chartes constituant ses titres de propriété. Nous savons aussi que les Normands livrèrent aux flammes la cathédrale et ses dépendances, les chartes et les livres de l'église périrent en grand nombre.

La procédure de l'époque exigeait pour le remplacement des titres perdus ou détruits, la délivance d'un diplôme royal confirmant la propriété des biens que ces actes attestaient

L'usage s'introduisit de demander le renouvellement des titres perdus soit lors d'un changement de règne, soit dans d'autres circonstances urgentes. Ces ordonnances étaient appelées Pancartes.

Le ChartulariumVetus était un document contenant l'ensemble des actes de renouvellement des titres perdus.

Il contenait la transcription de 61 chartes dont les dates s'échelonnent entre 814 et 1172. Il a été rédigé à la fin du XIIe siècle. Il ne nous reste plus qu'une copie réalisée par Baluze en 1667.

En 1906, Joseph THILLIER et Louis JARRY publièrent le "Cartulaire de Sainte-Croix d'Orléans", livre contenant le Chartularium Vetus.

A ce jour, aucun document contemporain n'a survécu, aucun texte authentique n'est parvenu jusqu'à nous.

C'est donc dans le Cartulaire de Sainte-Croix d'Orléans que l'on trouve les mentions les plus anciennes surle nom de DRY.

Les textes contenus dans ce Cartulaire sont tous rédigés en latin et non pas en langue vulgaire. Quatres Pancartes (ordonnances) confirment les possessions de Sainte-Croix :
- en 840, Charles le Chauve,
- en 956, Lothaire,
- en 979, à Compiègne, Louis V
- en 990, à Senlis, Hugues Capet.

Et l'on trouve dans chacun, la mention de CELLA SANCTÆ MARIÆ DRAVIACENSIS. (CELLA correspond à Église).
En latin DRAVIACENSIS correspond au nom DRAVIACUM.

Puis une dépendance de Beaugency

C'est dans le Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de Beaugency publié par G. Vignat que nous trouvons la suite de l'évolution du nom de DRY.
Le Cartulaire d'origine renferme cent soixante-quatorze chartes de 1104 à 1316. C'est le seul Cartulaire original antérieur au XVe siècle que possédaient les archives départementales du Loiret avant les bombardements de la dernière guerre.
Cent vingt-six chartes sont en latin et quarante-huit en langue vulgaire (les actes en langue vulgaire sont rares avant 1260 ; ils deviennent de plus en plus fréquents dans la seconde moitié du XIIIe siècle, et très communs au XIVe siècle).
Le Cartulaire mentionne Notre-Dame de Dry non plus comme une dépendance de la cathédrale mais comme un prieuré-cure de l'abbaye de Notre-Dame de Beaugency.
En 1139, Notre-Dame de Dry ne figure pas encore dans les possessions de Notre-Dame de Beaugency.

Évolution moderne du nom

Dans le nom latin Draviacum, le v intervocal a dû régulièrement disparaitre, ce qui a donnée Draiacum, puis plus tard Driacum, et la forme vulgaire (française) Draiy qui s'est contracté en Dray, puis Dry.

Plusieurs chartes du Cartulaire de Notre-Dame de Beaugency donnent les formes latines Drayacum et Driacum e tla forme française Dray.

Nom officiel des habitants de DRY

En juillet 2004, la municipalité a demandé aux habitants de Dry de l'aider à décider quel serait le noms officiel des habitants, sur la base de l'étude historique résumée ci-dessus.

Plusieurs dénominations étaient proposées, tels "Draviaciens", en référence au premier nom connu du village, ou bien "Drissois", ou encore "Drysiens", termes retenus par l'usage dans les temps modernes.

A une large majorité, le choix fut :
Drysien et Drysienne.

Article écrit en 2004 par Pierre DÉCRÉAU.