Une école à Dry dès l'an 1600

Une école à Dry dès l'an 1600 ?

Les archives municipales n'offrent aucun renseignement officiel sur l'état de l'instruction dans la commune soit en ce qui concerne la fréquentation des écoles, soit le nombre des personne sachant lire et écrire.

Les seuls renseignements que nous ayons pu trouver pour nous donner une idée, bien incomplète sans doute mais permettant cependant de suivre avec une certaine assurance la marche de l'instruction, sont ceux que nous fournissent les signatures apposées aux bas des actes de naissances, mariages et décès.

Nous les avons relevées avec soin chaque année depuis 1606 et jusqu'en 1873, sans y comprendre les signatures des rédacteurs des actes.

Nous avons dit précédemment que l'école de Dry ne nous paraissait avoir été réellement constituée qu'en 1721 ; cependant, si l'on considère le nombre de 1237 signatures apposées sur les registres en 90 ans c'est-à-dire 14 en moyenne par an ; il nous parait difficile de ne pas admettre l'existence d'une école quelconque dès le commencement du 17ème siècle. Si l'on admet que les nobles dont nous avons enlevé les signatures à dessein, avaient presque toujours des chapelins ou des précepteurs pour instruire leurs enfants, il n'en n'était pas de même des roturiers ; cependant ceux-ci ont apposé 1040 signatures sur les registres pendant 90 ans soit environ 12 par an.

Donc, il est à peu près certain qu'il y a eu une école à Dry dès l'an 1600, et si aucun document officiel ne nous indique positivement par qui et comment cette école était tenue, on peut conjoncturer cependant des faites qui précèdent et avec quelques certitudes que cette école était tenue presque toujours par le vicaire de la paroisse, car c'est précisément au moment où nous avons relevé une interruption de 63 ans dans l'existence du vicaire à Dry que l'école fut confiée à un instrituteur laïque (en 1721 par suite du testament de M. PLOUHART).

Pourquoi le leg de M. PLOUHART curé de Dry?

A la mort de M. PLOUHART arrivée en 1717, iln'y avait plus de vicaire à Dry depuis 1680 (M. PLOUHART n'a jamais eu devicaire avec lui) c'est-à-dire depuis 37 ans.

La population étant tombée de près de 900 à moins de 600 habitants. Néanmoins, le nombre de signatures n'en fut point diminuéquoiqu'il n'y eut pas encore d'instituteur laïc.

M. le curé a donc dû se charger lui-même de l'instruction des enfants, mais quand il vit que la population augmentait, d'une manière très sensible et qu'il pouvait constater par le nombre des enfants qui fréquentaient le catéchisme et l'école, il comprit qu'il deviendrait difficile de faire faire à ses successeurs ce qu'il faisait lui-même, c'est-à-dire d'exercer en même temps les fonctions ecclésiastiques et celle d'instituteur.

C'est pourquoi, il accorda à la fabrique, qui était à cette époque la seule institutuin civile qui existât, par son testament, les fonds nécessaires pour l'établissement et l'entretien des deux écoles laÏques,une pour les garçons etune pour les filles.

Réouverture de l'école sous la direction de la municipalité en 1806.

Note de M. de la Rocheterie - Maire de Dry en 1870 :

Dès que les officiers municipaux eurent en main l'administration des biens de l'école, et de l'école elle-même, ils s'empressèrent de faire des règlements fort sages, pour l'école des garçons seulement, car on tenait assez peu à l'instruction des filles.

DLR (Note De La Rédaction), Maxime de la Rocheterie indique qu'il a reproduit l'extrait de compte rendu du conseil ci-dessous (1er juillet 1792) exactement dans le même style, la même ponctuation, la mêmeorthographe que dans le cahier original.


Nous maire et officiers municipaux prenom en considération les conclusions du conseille generalle de la commune qu'il est tres urgent de fixaire auxdit maitre d'écolle les engagements qu'il doit remplire et qu'il lui est enjoint d'observaire en consequance nous deliberons et arraittons se qui suit :

Art IerLe colle des garsons commencera a huit heure présire. Le première ecolle qui continuera jusqu'à 11 heure et la segonde ecolle commencera a 2 heures apres midit qui continura jusqu'à quatre heure toute les jours de l'année aux réserve les jours de vancance qui seron fixée si après.

Article 2 .  La clasce desenfants sera ouverte ene demieure avant que lecolle commance à faire que les enfants puisse prande leur lesons davance et se mettre à labry des injures du tant.

Article 3 .  Le maitre decolle prandera sisemene de vacance pasplus, il prendera pour vacance le mois et la saison qui lui sera convenable et le jour par semene de reserve qui lui sera comode.

Article 4 .  Le dit maître decolle se randera a toutes lesoffices de l'église en callité de premier chantre amoins que des affaires urgentes landispence. Le dit maitre decolle sera tenue pareillement de montrere a service la messe aus enfant quisont à la proximité de l'église et daprandre à chantére aux enfants qui en ont de la disposition.

Article 5  et qu'il sera notifier copie dela present par notre segraitiare grefier aus dits Jeant Beaujouant maitre decolle pour qu'il ait a si conformère si bon lyi plait. Fait et arraité les dits jours et ant presence du conseille generalle de la commune qui ont déclarer ne savoirs signe.

Signé : Dartreux maitre Rigoin officier Larousse officier et Bourdin greffier.


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L'école de 1721 à nos jours....

 L'école de DRY de 1721 à nos jours.
Monsieur Maxime de la Rocheterie, maire de DRY en 1870, a retracé à partir de nombreux documents auxquels il avait accès, le passé de la commune.
Il ne s'est pas contenté de recopier les textes, il donne de nombreuses explications personnelles sur les faits qui sont relatés.
Nous lui avons emprunté les quelques textes suivants (avec des corrections mineures qui le rendent plus lisible).

Laissons la parole à M. de la Rocheterie :

L'école de Dry parait avoir été constituée en 1721, à la suite d'un testament fait par M. Yves Plouhart, curé de la paroisse, décédé en l'année 1717.

Par ce testament, M. Plouhart léguait à la fabrique de l'église (vois encart ci-dessous), une certaine quantité de biens et une maison, à charge par elle d'entretenir une école de garçons et une de filles.

Les noms des institutrices ne se trouvent pas sur le registre de l'église, comme on y trouve ceux des instituteurs. Il est parlé pour la première fois de l'école des filles en 1784, époque à laquelle une maison fut construite aux frais de la fabrique et à l'aide de souscriptions, de sorte qu'avant 1792, l'école était entretenue au frais de la fabrique qui payait l'instituteur (184 frs par an).

En 1792, la commune s'empare des biens de l'école comme elle s'était emparée de ceux de la fabrique mais elle eut soin d'entretenir les deux écoles, jusqu'au moment où le gouvernement confisqua tous les biens des fabriques c'est-à-dire vers l'an 1795 ou 1796, car le II Brumaire an IV (oct 1794), l'administration municipale louait encore le grenier de l'école, donc elle possédait encore cette école, et par conséquent elle possédait encore le presbytère et ses dépendances.

Lorsque la commune fut elle-même dépouillée de tout ce qu'elle possédait, elle se vit forcée de fermer son école.

Ce ne fut qu'en 1806, qu'elle pût en rétablir une en payant à l'intituteur une indemnité de logement, jusqu'en 1843, (NDLR : l'école était dans le logement de l'instituteur) époque à laquelle on fit l'acquisition de la maison actuelle (1870) qu'on appropria à sa destination.

NDLR : Sous l'Ancien Régime, l'église est entretenue et ses biens gérés par
"la fabrique".
Ce mot désigne à la fois tout ce qui appartient à ue église paroissiale etle corps de ceux qui administrent les biens et qu'on appelle les marguilliers.

Fabrique de l'église : la fabrique de l'église parait avec son conseil et ses marguilliers ou gagiers dès l'an 1669, époque où l'un d'eux fut enterré dans l'église ; mais nous n'avons pu constater la composition de ce conseil qu'en 1722. A cette époque les marguiliers étaient nommés par le peuple assemblé dans l'église à l'issue de la messe paroissiale et agrées par le curé. Ils étaient nommés pour trois ans et rendaient compte à l'archidiacre de Sologne.

La fabrique avait à sa charge :

L'entretien de l'église tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et les frais de culte.

► L'entretien des écoles au moyens des revenus créés par letestament de M. Plouhart en 1717.

► Elle payait aux Cordeliers de Meung, et plus tard aux prêtres de Cléry, 90 frs par an, à la charge par eux, de venir dire une première messe tous les jours de Dimanche et fêtes, dire la grand messe et faire un sermon le jour de la St Blaise.

Les biens de la fabrique furent vendus à la Révolution comme biens nationaux.

Après une interruption depuis 1793 (ou 94), le sieur Antoine BELZENNE est nommé instituteur. Il doit se conformer aux arrêtés du conseil (municipal) du 6 janvier 1806 :

Article 1 : L'instituteur se conformera en tout à l'arrêté du Prefet du 26 novembre 1803 sans pouvoir s'en écarter.

Article 2 : Il recevra les enfants des deux sexes en se conformant à l'article 3 de l'arrêté précité.

Article 3 : En ce qui concerne la rétribution qui lui sera dûe par chauqe élève, il remplira les dispositions de l'article I4.

Article 4 : L'époque des vacances et des rentrées sera fixée annuellement par le conseil municipal.

Article 5 : L'instituteur est invité à se rendre utile à l'église et de concourir avec le desserant les dimanches et Fêtes à la célébration des saints offices, ainsi qu'aux hinumations qui pourraient avoir lieu, dont il sera payé suivant les usages anciens ou nouveaux.

Article 6 : L'instituteur et l'institutrice de cette commune seront tenus sous les peines portées par l'article Ier du 6 Novembre 1794 de faire lire et apprendre deux articles des droits de l'homme, tous les jours aux enfants qui en sont capables.


Le 7 janvier 1806, André Belzenne est installé comme instituteur et a prêté serment en ces termes : je promets fidélité à la constitution, et d'observer régulièrement tout ce qui est prescrit par l'arrêté du Préfet du 20 octobre 1803.

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NDLR : Par la suite l'école s'est installée dans le bâtiment qui est la salle des fêtes actuelle. Plus tard, une autre bâtiment fut construit.

Primitivement, l'école des garçons et celle des filles était séparée. Par la suite, la séparation eut lieu entre : école des petits dans la salle des fêtes actuelle et école des grands dans l'autre bâtiment. Beaucoup d'anciens de la commune ont connu ces lieux.

En 1985, la municipalité fit construire une nouvelle école inaugurée en 1986, puis une extension de deux nouvelles classes y a été ajoutéeen 1990.

En 2004, la nouvelle extension de l'école à amené la municipalité à séparer complètement l'école maternelle de l'école primaire.actuelle.
Pour la sécurité, l'entrée du village comprtant la nouvelle entrée de l'école primaire a été modifiée.

Après un vote des Drysiens et des Drysiennes, l'école fut baptisée l'école "Les Prés Verts".
En septembre 2019, elle accueillait environ 136 enfants - 46 élèves en maternelle et 90 élèves en primaire (voir onglet : Vie locale/Enfance et Jeunesses).